22/11/11
Cette année les journées du cinéma européen à Sfax se déroulent dans l'ambiance de l'intimidation (explicatif ci-dessous). Sur les 9 journées on a 3 où seront projetés des films Polonais. Donc 1/4 exactement des films sont polonais. Et il y a même 2 autres qui ne seront projetés que dans les autres villes. Donc après le modèle institutionnel polonais et les leaders polonais, on importe leur cinéma. Le côté angoissant est qu'on tient à comparer notre régime et notre pays à la pologne et qu'on rappelle le côté sectaire que peuvent avoir aussi les organisations ouvrières. Un hasard à noter: deux films s'appellent "l'homme de fer" et "l'homme de marbre".
Le ton de l'intimidation est accentué à la clôture. On aurait voulu voir un film dont le titre serait "L'Homme de l'ère pré-scientifique résuscité au 21e siècle" ou un film qui traite des problèmes sociaux et leurs solutions. Notre élite du cinéma avait l'habitude de dire que "le régime ne veut pas" dans le passé. Au lieu de ça , ils ont programmé déjà un film sur Kadhafi, alors que même pas 2 mois ne ce sont passés sur les événements. Ou le film est du genre guerre-fiction et préconçu comme le reste du contenu de nos média ?
Détails:
La Pologne 5 films suivie par la France, l'Espagne et l'allemagne chacune 3 films, puis la Finlande et l'Italie 2 films. Les autres 13 pays participants (hormis la Tunisie) ont chacun 1 film.
Donc la participation polonaise est presque le double de celle de chacun des partenaires traditionnels de la Tunisie. Elle est plus que la moitié (5/8) des films de l'europe de l'est et 5/31 films européens de 19 pays. L'insistance sur la pologne est claire.
Il ne restait que le politique pour voir la pologne partout dans la vie tunisienne. Le premier ministre du gouvernement tunisien transitoire d'avant la constituante s'est rendu le 16 décembre en Pologne.
Explicatif
L'intimidation consiste dans le fait que dans notre vie associative et politique la majorité sont issus du syndicalisme (et que seule une organisation est favorisée, et en même temps les autres ne semblent pas sérieuses pour questionner la première ou aider ses opprimés) et le déclarent même (ce fut d'ailleurs notre repas exclusif dans le passé: des ressassements solonnels du passé). Le très fort conseil de protection de la révolution et le sitting qui en est issu(forts dans la lutte contre les actions environnementales et celles des oubliés, et dans la gestion macro d'une prétendue sécurité, alors que l'insécurité micro-sociale et réelle est méprisée) sont formés dans le syndicat et ont comme porte-paroles et coordinateurs des dirigeants syndicaux. (Pourtant ils ont refusé de s'occuper de mon cas d'agression, comme ils refusent de gérer la détresse de la majorité des travailleurs. Et même un de leurs employés est venu peu après ma demande d'aide me dire: tu as insulté le syndicat)
Le syndicalisme est devenu chez nous symbole de mensonge et de zèle qui sacrifie même l'intérêt général et individuel: si tu critiques un syndicaliste, cela est considéré injurie; et cela engendre chez le citoyen et le cadre de base l'indifférence à la détresse. Les associations d'aide aux citoyens apparues récemment et quelques journaux-blogs sont tenus par des 'syndicalistes' ( en réalité des oisifs qui sont présentés aux médias au cas-où. Ils refusent d'agir en réalité surtout pour les "injurieux" . Ils pratiquent ainsi la punition par l'oubli et à vie !
L'action professionnelle se fait uniquement pour maintenir l'emprise et le prestige, et dans une ambiance de clanisme et d'hostilité envers ceux qui voudraient collaborer.
Et il se trouve que la Pologne , c'est le changement d'un régime autoritaire mais patriotique pour un régime souple mais affilié à l'étranger. Un changement dit fait part le syndicat ! Sans intimidation !
Une réalité, celle de " deux poids et deux mesures " du comportement social, que nous en tant que peuple ne voyons pas, des paroles qui ne reflètent pas les comportements, est ainsi révélée par cette Pologne fêtée: une fête glorieuse pour une élite, la priorité de l'appareil servi par le 'citoyen' et non l'inverse... . Et ainsi se révèle en s'accentuant le comique de la situation puisque tous les partis aussi sont une refonte des effectifs du parti du pouvoir, donc des partis de riches et de fonctionnaires ! alors que les travailleurs et pauvres sont sans partis et sans droits !
La rangaine de " gouvernement sans légitimité" et de " croissance négative " est sortie chaque fois qu'on demande des emplois ou la justice salariale; alors que les hauts fonctionnaires et les secteurs régressifs sont exempts de cette austérité officieuse.
Et aussi des slogans du genre " nous mourrons pour que vive le syndicat" sont sortis chaque fois que le syndicat abandonne une cause juste qu'on essaie de masquer du devant de la scène en médiatisant une querelle d'un chef syndical avec la justice.
Même le journal des islamistes ( numéro 37 de Al-Fajr, daté 23/12/2011, cite l'exemple Polonais ! Un autre aspect du show " exploit-gloire " qui consiste le fin mot de l'effort de " mise en confiance du peuple par la société civile " !! Quand on parlera enfin du bien-être ?
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